Infrastructures

Dans sa politique de coopération économique avec les pays en voie de développement, la Chine envisage de sécuriser des ressources tout en contribuant à la construction d’infrastructures. Par exemple, « l’Angola model », qui consiste à échanger des ressources parfois à de bas prix pour des projets de construction d’infrastructures, est une politique d’investissement de la Chine spécifique aux pays riches en ressources et parfois même là où le système politique est controversé.

L’expansion des investissements chinois à l’étranger permet à la Chine non seulement d’acquérir de nouvelles technologies, de nouveaux marchés mais aussi à ses entreprises de mettre en pratique et de tester leur expertise. Elle permet aussi à de nombreuses entreprises de construction d’accéder à un grand nombre de marchés étrangers, créer des emplois pour les ouvriers chinois et acquérir une réputation internationale dans le domaine de la construction.

Dans plusieurs pays d’Afrique – Angola, Zambie, Nigeria, RDC, Djibouti et Tanzanie – la Chine s’investit dans la construction ou la réhabilitation de routes ou voies ferrées.

Le besoin accru de produire de l’électricité et de faciliter l’accès à l’eau a incité des pays africains tels que le Ghana, le Soudan ou encore le Botswana à axer leur priorité sur la construction de barrages hydroélectriques qui intéresse les entreprises chinoises. A partir des années 2000, les entreprises chinoises ont été présentes dans la rénovation et la construction de voies ferrées en Afrique comme en Angola et au Nigeria où la rénovation de lignes ferroviaires (respectivement Benguela et Lagos-Kano) a été entreprise par la China Civil Engineering Company (CCEC). En 2009, les entreprises chinoises s’étaient investies dans 18 projets de construction au Botswana.

Depuis l’an 2000, le commerce et les investissements chinois en Afrique ont explosé. La diplomatie chinoise en a été le catalyseur, associant aides et prêts publics en faveur de projets d’infrastructures, ces derniers étant confiés à de grandes entreprises publiques. Cette dynamique s’inscrit dans la stratégie nationale chinoise de sécurisation de ses approvisionnements.

Les 2 000 entreprises chinoises recensées en 2013 en Afrique sont très diverses : firmes d’État, grandes entreprises privées et PME. Les premières sont surtout actives dans le BTP (infrastructures urbaines, routes, chemins de fer, barrages, hydroélectricité), l’exploitation forestière, l’extraction minière et pétrolière. Les investissements se concentrent dans les pays les mieux dotés en matières premières (Angola, Algérie, RDC) et ceux ayant un grand marché intérieur (Nigeria, Éthiopie, Afrique du Sud). Ils sont portés par environ 1 million de Chinois, parmi lesquels de nombreux migrants individuels qui travaillent dans les grands projets et dans les services (import export, commerce de détail, hôtellerie, restauration, médecine chinoise). 

L’Afrique de l’Est et l’Afrique australe ont enregistré un nombre important d’investissements chinois dans le domaine des infrastructures, ces dernières années.
Près de 4 milliards $ ont ainsi permis à l’empire du milieu de relier Djibouti à l’Ethiopie sur près de 756 km de voies ferrées. Au Kenya, la China Eximbank a financé à hauteur de 90% la construction d’une ligne ferroviaire reliant la ville portuaire de Mombasa à Nairobi. Près de 13 milliards $ sont consacrés par la Chine à l’agrandissement du réseau ferroviaire dans le pays.
Au Mozambique et en Angola, de grands projets infrastructurels sont financés et développés par Pékin. En 2018, les autorités mozambicaines ont inauguré un pont suspendu de plus de 680 mètres de long au dessus de la baie de Maputo pour un coût total de 725 millions $.
Financé à 95% par la Chine, l’ouvrage devait faire partie d’un tronçon routier destiné à assurer « la connexion entre le nord et le sud de l’Afrique par la route », indique le président mozambicain Filipe Nyusi. Entre 2000 et 2014 la Chine a investi près de 2,28 milliards $ dans les infrastructures mozambicaines.
En Angola, la valeur des projets d’infrastructures mis en place par la Chine en 2017 a dépassé les 10 milliards $ d’après Cui Amin, l’ambassadeur de Chine à Luanda.
Les ports font également l’objet d’investissements intenses de la part du géant chinois. Pékin a ainsi fourni 85% des 580 millions $ nécessaires pour la construction du port polyvalent de Doraleh à Djibouti. Le pays asiatique détient par ailleurs 23,5% du capital de l’autorité portuaire Djiboutienne.
Avec la multiplication de ces financements, c’est « plus de la moitié des investissements prévus par la Chine dans le cadre de cette nouvelle Route de la soie qui iront à l’Afrique » indique Le Monde.
Avec un volume d’échange de 170 milliards $ en 2017, la Chine est devenue pour la 9ème année consécutive, le principal partenaire commercial du continent africain.